L’entreprise américaine Honeywell International a investi dans des solutions de fabrication additive métal depuis maintenant quelques années afin de produire des composants d’avion pour son activité Honeywell Aerospace. Elle a ainsi conçu des centaines de pièces plus légères, performantes et complexes et a obtenu en aout 2020 pour la première fois la certification de la FAA (Federal Aviation Adminstration) pour une pièce de moteur critique imprimée en 3D. Elle pourra donc être intégrée dans des avions en vol.
La pièce en question est un composant structurel important du turboréacteur ATF3-6, plus précisément un boîtier de palier n°4/5. Ce moteur, conçu et certifié dans les années 1960, est aujourd’hui intégré dans les patrouilleurs maritimes de Dassault Aviation, les Falcon Guardian 20G. Une douzaine de moteurs sont encore en service aujourd’hui ce qui ne facilite pas son entretien : les coûts liés au remplacement d’une pièce défaillante sont élevés étant donné le faible volume commandé. La fabrication additive permettrait de contourner ce défi en produisant à la demande, sans la nécessité de réaliser un moule au préalable.
Certaines pièces du moteur sont considérées par la FAA comme critiques pour le vol et doivent être opérationnelles à 100%. C’est le cas du boîtier de palier. Si une défaillance est observée, la sécurité des passagers est menacée. C’est pourquoi la FAA se doit d’examiner très attentivement son processus de production et l’approuver avant qu’elle ne soit utilisée dans un avion. Sa forme ayant déjà été certifiée par la FAA, il n’était pas question pour Honeywell de la changer et de repasser par un processus de qualification de l’ensemble du moteur.
L’entreprise américaine a donc travaillé en étroite collaboration avec la FAA sur le développement et la certification de multiples composants imprimés en 3D. Le boîtier de roulement est la première pièce certifiée, première d’une longue série. Jon Hobgood, vice-président de l’ingénierie de fabrication chez Honeywell Aerospace, conclut :
“C’est une étape importante pour Honeywell, car elle démontre la maturité de nos opérations de fabrication additive et nous ouvre la voie à l’impression d’un plus grand nombre de pièces certifiées et critiques pour le vol à l’avenir. C’est également une victoire majeure pour l’industrie de l’impression 3D, car les pièces critiques pour le vol sont soumises à un examen minutieux et à des normes élevées de qualification et d’installation sur les avions, mais cela montre que c’est possible.”
La production du boîtier serait actuellement en cours, avec plusieurs dizaines de pièces déjà prêtes à fin 2020. Un bel exemple qui montre bien l’importance de la fabrication additive dans l’industrie aérospatiale. N’hésitez pas à nous contacter si vous avez vous aussi des projets dans ce secteur là !